3 LE POULS DE NOGIER MA PART DE VERITE

3 – Mots-clés : acuité tactile , Art assez subtil de la lecture du pouls , battements transversaux , glissement de précession , oscillations lentes , point d’acupuncture et du méridien , pouce en pointe , pouls au repos , prendre son propre pouls , pseudo-résonance ,

Résumé

La lecture du pouls implique des qualités particulières liées au praticien. Nous inventorions les différents tests d’acuité tactile qui permettent d’en juger. Nous abordons surtout les aspects pratiques qui président à cette bonne lecture. Mais nous évoquons aussi le milieu ambiant (aimant ou pile à proximité) au sein duquel a lieu cette prise de pouls et la compatibilité malade / praticien.
Une analyse critique de la prise de pouls avec la « pointe du pouce » est ajoutée.

Summary: Reading the pulse requires the practitioner to have special qualities. We are cataloguing the various tests which allow these qualities to be assessed. In particular we are tackling the practical aspects which govern a good reading. But we also invoke the [electromagnetic environment in which the pulse is taken and patient/practitioner compatibility with regard to each other’s EM laterality

 

Introduction.

Pour appréhender le pouls de Nogier, les modes opératoires ont été divers selon les enseignants qui tentaient de le faire toucher du doigt. Pour beaucoup il s’agissait de capter un signal, le VAS (Vascular Autonomic Signal). Mais le nombre d’auriculothérapeutes enseignants que j’ai pu rencontrer en trente ans et qui semblaient dépourvus d’acuité tactile suffisante pour percevoir ce signal m’a souvent paru étrange voire curieux.

Devant l’efficacité particulière de l’auriculothérapie, beaucoup de ces enseignants se tournèrent vers l’anatomie de l’innervation auriculaire ou vers la détection électrique des points auriculaires pour court-circuiter le pouls de Nogier ; tels furent les Drs Jacques Niboyet, le Pr Jean Bossy, René Bourdiol, René Kovacs ; tel est David Alimi qui s’attache plus à la neurophysiologie, faute d’acuité tactile suffisante ou de technique ou de patience.

Il faut maintenant considérer ceux qui perçoivent ce pouls ; ils ne sont malheureusement pas assez nombreux ; en outre ils représentent toute une famille non homogène dont la gamme va d’une moins bonne à une satisfaisante appréhension du pouls. Cette variabilité est autant fonction de l’acuité tactile très variable d’un praticien à l’autre que de la qualité des artères radiales examinées. Mais il y a bien d’autres facteurs d’erreurs liés au milieu ambiant de cet examen.

Je donne donc ici ma part de vérité sur cet Art assez subtil de la lecture du pouls radial qui en vérité n’est pas un signal simple fait de VAS + et de VAS (-) mais est constitué de tout un langage modulé ; ce langage, je l’ai décrit de manière assez complète dès les années 1983 à propos du point d’acupuncture et du méridien (22) et je n’ai rien de nouveau à y ajouter à travers le temps qui passe.

Je me bornerai donc au plan pratique.

Le pouce du praticien

Il doit détenir un certain nombre de qualités.

La sensibilité tactile du pouce est variable. Elle dépend de sa conformation : faible volume du pouce, finesse de la peau, nombre des corpuscules tactiles au mm carré, et répartition variable de ces corpuscules sur ses différentes aires cutanées. Si la densité corpusculaire est plus importante à la pointe du pouce, on peut adopter une position de contact « pouce en pointe » avec le pouls mais avec ses aléas.
Tous ces éléments concourent au degré d’acuité tactile du praticien, ils constituent sa sensibilité innée.

Il convient cependant de distinguer cette sensibilité innée, de la perception acquise. Cette perception s’accentue avec l’expérience, la patience, avec le nombre de mois ou d’années passées à prendre le pouls de Nogier. La perception dépend en effet du cerveau, de sa malléabilité, de sa plasticité. Ici intervient une autre qualité innée du praticien, celle de posséder ou non, des artères radiales de bon diamètre et sous bonne tension. Cet avantage permet de prendre son propre pouls en permanence, de faire de multiples expériences hors malade et ce faisant, de muscler sa propre artère radiale, ce qui accroît son tonus et l’amplitude de ses modulations.

Les tests d’acuité 

Ils sont variés, citons-les par ordre de difficulté croissante :

1/ Aptitude à distinguer un binôme longitudinal VAS + / VAS (-).

2/ Aptitude, dès la prise du pouls, à différencier un pouls au repos (état nécessaire avant tout dialogue) d’un pouls présentant un bruit de fond, c’est-à-dire de faibles « oscillations transversales » d’origines diverses (intolérance alimentaire ou iatrogène). Ceci implique donc de déceler ces battements transversaux qui sont plus localisés sur l’artère mais évidents quand on pense à les rechercher.

Prendre en compte également les « oscillations longitudinales » tenaces spontanées (pouls refusant de se mettre au repos). Ce phénomène est souvent lié à un malade qui n’est pas en harmonie, en phase avec le praticien.

3/ Aptitude à déceler les oscillations lentes. Ces oscillations forment des phases alternées de trains d’oscillations et de périodes de silence. Les phases oscillantes sont une suite de binômes croissants puis décroissants d’intensité. Ces oscillations lentes sont toutes liées à un milieu ambiant proximal non maîtrisé (champ magnétique proximal mal orienté par exemple).

4/ Les oscillations 4 sont une suite continue : 4 Pulsations suivies de 4 silences puis suivies de nouveau de 4 P… Ce sont des oscillations rapides, faciles à identifier.

Les oscillations très lentes, 50P / 50 Silences / 50P… sont souvent pernicieuses car leurs interphases sont peu expressives et masquent les informations.

5/ Aptitude à différencier une résonance d’une pseudo-résonance.

Exemples simples : différencier un point d’acupuncture X à résonance centrale, d’un point d’acupuncture O résonant en halo. Tout en sachant qu’un point acupunctural est une entité oscillante, qui passe du X à O à X à O…ceci est notamment observable après poncture d’une aiguille correctrice.

6/ La pratique pulsologique qui, pour ma part, a été la plus délicate est la suivante : faire la distinction d’une oscillation longitudinale ordinaire et d’une oscillation transversale forte (le binôme ne s’établit pas de haut en bas de l’artère mais de dedans en dehors). En général l’oscillation transversale est faible et localisée sur un court segment de l’artère, ce qui permet de la deviner, mais quand elle est forte, le segment artériel battant de dehors en dedans est étendu et peut donner le change avec une longitudinale (résonance d’un remède favorable), et induire en erreur. Dans certains cas il faut donc penser à cet égarement possible.

En cas de doute, il faut afficher sur l’écran du PC un médicament quelconque et sa copie à proximité ; la copie est toujours une image déphasée ; le saut de l’un à l’autre avec le détecteur fait bien ressentir la différence ressentie par le pouce.

Prise du pouls avec pouce à plat le long de l’artère.

Quels sont les motifs déterminants de l’appréhension globale du pouls par pouce à plat que je pratique ?

Les binômes ne sont pas stationnaires sur l’artère, ils glissent doucement de haut en bas et de bas en haut. Il faut donc prendre en compte cette espèce de mouvement de précession (non rotatoire mais linéaire) des binômes alternatifs qui glissent lentement le long de l’artère. La prise en compte de ces va-et-vient est indispensable pour dénombrer les binômes au cours d’une mesure d’une résonance de 300P. Non seulement le pouce est à plat, étendu le long de l’artère, mais encore cela ne suffit pas : il doit se déplacer progressivement en amont puis en aval pour suivre ce glissement du binôme artériel, ce mouvement lent physiologique qui est le propre du vivant.

Les inconvénients d’une prise de pouls partielle par pouce en pointe sont les suivants :

Le pouls devient muet quand le binôme informatif s’est glissé ailleurs.

Autre inconvénient du pouce en pointe : sensation d’effondrement du pouls alors qu’il se trouve au milieu d’un puissant binôme aux lèvres écartées.

Le pouce en pointe ne favorise pas une lecture détendue du pouls, il peut conduire à une crispation, il favorise un écrasement artériel et peut induire une fausse réponse réflexe de l’artère écrasée contre la styloïde.

Dernier argument maintes fois observé : les tenants du pouce en pointe ne comptent jamais le nombre de pulsations évoquées lors d’une forte résonance ; et s’ils le font, le nombre est très inférieur à la réalité.

Pratique :

Le pouls dynamique de Nogier n’a rien à voir avec les pouls statiques (31) chinois dont on apprécie les différentiels de pressions entre segments. Le pouls de Nogier est superficiel et étalé, il se manifeste en surface tout au long de l’artère et non en profondeur ; le pouce doit surfer sur sa vague.

La méthode d’entraînement de la perception la meilleure : les autotests ; j’en ai fait des centaines de milliers, au bas mot ; mon artère radiale est musclée.

Disposition d’esprit : observation du pouls de manière ouverte, sans idée préconçue. Plus la réponse du pouls sera en désaccord avec ce que vous attendez de lui, plus votre objectivité progressera.

Renforcement du pouls : certains états physiologiques amplifient l’expression du pouls. La période postprandiale de digestion est assez favorable. Un exercice physique quelconque, la marche ou la montée d’un escalier, engendrent un certain éréthisme artériel propice à la lecture du pouls ; il faut certes attendre que l’essoufflement du patient ait cessé et que le pouls ait retrouvé son état de repos basique avant d’entamer l’examen.
Ce renforcement du pouls n’est pas toujours possible. Les pouls filiformes sont souvent délicats à examiner. Les pouls des hypotendus peuvent l’être aussi. Mais nous travaillons de moins en moins souvent sur le pouls du malade en raison de l’effet bulle, de l’interactivité, que nous devons éliminer.

C’est là qu’interviennent l’usage de l’autotest et l’usage des sandwichs salivaires (12). Dans ce cas le praticien peut, à partir de son propre pouls et à partir de la salive du malade, faire tous les tests favorables au patient dont le pouls est défaillant.

J’anticipe : après 30 ans de Pulsologie, je ne prends que bien rarement le pouls des malades et je me focalise uniquement sur le mien, via divers procédés indirects.

Conclusion.

Comme nous venons de le montrer, une bonne prise du pouls doit résulter d’un certain nombre d’aptitudes personnelles associées à un entraînement constant. Mais nous ne pouvons négliger de mettre en relief ici l’environnement ambiant au milieu duquel se pratique l’examen pulsologique. Il se fait trop souvent dans un contexte d’appareils de physiques, d’aimants, d’instruments électriques (piles) à portée de main qui initient souvent des oscillations lentes (11) du pouls lesquelles sont incompatibles avec la maîtrise de l’information biologique propre que nous analysons.

Les interférences pernicieuses qui en résultent sont sans nul doute à l’origine de la bifurcation qui s’est réalisée, dans les faits, entre les Pulsologues travaillant à mains nues et les auriculothérapeutes, en contact avec le malade et secondés par leurs instruments électriques que nous avons évoqués dans notre introduction.

En définitive, la fiabilité du pouls dépend autant de notre acuité tactile que du milieu ambiant dans lequel baigne notre examen pulsologique.